CR - Géorgie août 2010

Séjour en Géorgie août 2010.

Récit subjectif, partiel, anecdotique et malhonnête

 

PATARA OULBACHA !

(Le petit moustachu !)

 

Samedi 14 août. Il est 13h30 et on retrouve Sophie et Lisa sur le marché aux puces de Tbilissi. Lisa nous accueille en nous demandant l’air à la fois inquiet et plein de sollicitude : « comment va le petit ? ».

Le petit c’est Jean-Mi. Il est arrivé cette nuit vers  quatre heures. C’est Mamouka qui est allé le chercher à l’aéroport et l’a benné  à l’appartement de Mzia et Yviko où nous sommes hébergés.

 

Dimitri et moi sommes arrivés jeudi soir, après une escale rapide à Kiev. Vol sans histoires et horaires nickels ;  22h15 à Tbilissi, c’est cool.

Sophie et Lisa nous attendaient. Quand je suis parti d’ici il y a deux ans, c’était poussé par les chars russes.

Je suis un peu ému et très content de revoir Lisa. Les Burnadze sisters nous font faire un petit tour de Tbilissi by nigth en allant chez Mzia et Yviko. Elles y ont approvisionné de quoi prendre le petit déjeuner, et on a l’ appart à notre disposition. Ca devrait aller.

 

Vendredi 13 août.

On part à pied en direction du centre. En deux ans, il y a plus de magasin à l’occidentale, des chantiers partout, moins de voitures pourries (pour tout dire quasiment plus).

Vers midi, on retrouve Sophie place de la Liberté, devant la mairie. On fait un tour dans la vieille ville, on boit un coup (il fait très chaud), marché aux puces, visite à GEOLAND, un des sponsors de l’expé.

Puis on retrouve Lisa à son restaurant/boulangerie/plats à emporter. Khatchapouri délicieux et obligatoire.

Arrêt dans un magasin de vêtements de travail et de sécurité pour acheter des bottes –des Dunlop- pour Jean-Mi, Dimitri et moi, puis retour à l’appart pour une pause sieste.

Avec Dimiko on fait des courses dans le quartier pour casser la croûte le soir et on en profite pour explorer les alentours; faut s’entrainer pour la prospection. Une mère de famille française –ben quoi, normal- nous indique où on pourra trouver du pain, après l’avoir demandé à sa cousine (ou sa nièce, ou la cousine de sa voisine).

Vers 22h00 Lisa nous rejoint, on dîne ensemble, puis elle nous emmène faire un tour au lac des tortues, au dessus du parc Vaké et du musée ethnographique.

Bistrot bondé et boite de nuit, musique à fond. Il fait toujours chaud.

 

Samedi 14 août.

Jean-Mi est arrivé dans la nuit. Il se lève en même temps que nous, on déjeune tous les trois, puis il retourne se coucher.

Dimitri et moi partons à pied faire un tour sur les hauteurs. On démarre par la traversée du parc Vaké, juste à côté de l’appart, puis de nouveau le lac des tortues, beaucoup plus calme qu’à minuit. On suit des pistes au hasard, en croisant quelques joggeurs au début. Sur la fin de notre périple, alors qu’on a la tour de télévision en ligne de mire (on est au même niveau que la plateforme situé à un tiers du haut), on butte sur un camp militaire qui nous oblige à couper à travers bois par de vagues sentiers. Ca devient un peu acrobatique quand on passe à côté du chantier de construction de la grande roue, et surprise, on atterri sur une route goudronnée de frais, haut-parleurs accrochés aux lampadaires et déversant de la musique façon Mickey !

On est dans le parc d’attraction où quelques familles matinales déambulent tranquillement. Le contraste est saisissant avec les bois rabougris et désséchés qu’on a traversés auparavant, mais là au moins il y a des buvettes -tenues par un personnel nombreux, jeune et pas bousculé- et ça tombe à pic, parce qu’il commence à faire vraiment très très chaud.

Tout est très aménagé, les sentiers qui redescendent vers la ville ont été retapés. Le funiculaire n’est pas encore remis en service, mais ça ne devrait pas tarder, on a vu au passage que la gare supérieure est en travaux, et il est indiqué sur les plans affichés dans le parc. Des vigiles s’emmerdent à la station intermédiaire, on se demande bien ce qu’ils surveillent.

A 13h 30 on retrouve Sophie et Lisa au marché aux puces. « Comment va le petit ? » « Il dort ».

Sophie négocie pour moi un samovar cabossé mais authentique pour 90 Laris. On n’avait pas eu le loisir de faire des emplètes il y a deux ans. On achète aussi une carte postale à la gloire du 1er mai au paradis des travailleurs : ça sera pour Jacquot.

Jean-Christophe a téléphoné ; ils étaient au sommet du Kasbek ce matin à 9h00. Ca s’arrose. On va donc casser une petite croûte à l’appart et on descend deux litres de bière, de la Kasbegi ça va de soit.

Le petit est réveillé.

A six heures et demie on se rend au magasin de Mamouka, Dimitri et Jean-Mi veulent acheter des sandales.

Beau magasin.

Ensuite, hypermarché Goodwill dans le quartier de Didi Digomi pour faire les dernières courses pour le camp. Il y a des stands de dégustation de vin, et les cavistes sont tout à fait charmantes. Et le vin est bon.

Le supermarché existait il y a deux ans, mais pas le rayon pinard, et il y a six ans, il n’y avait rien du tout.

Retrouvailles avec les parents de Sophie et Lisa. Ils ne changent pas. Lexo me demande si je voudrais aller aux bains. Bien sûr.

Festin.

C’est trop, mais c’est bien agréable de se retrouver là.

Retour dans la nuit. La ville est illuminée. Saakachvili aime bien ce qui brille.

 

Dimanche 15 août.

Un minibus nous embarque à 10h 00 devant l’appart. Aujourd’hui on va récupérer l’équipe qui était au Kasbek.

Il faut deux heures et demie trois heures pour aller jusqu’à Stépantsminda, le village d’où part l’ascension.

La route a été refaite, à l’exception d’un col –le col de la Croix- où c’est encore la piste.

L’équipe 1 nous a contacté au moment où on arrivait au village : ils sont à l’église que l’on voit sur la hauteur au dessus. On part à pied les rejoindre et il nous faut bien une heure.  Retrouvailles, embrassades.

Il y a là Roger, Jean-Christophe, Lacha, Céline et Damien. Céline et Damien ont mal au bide et ne sont pas montés au sommet. Tous en ont quand même encore plein les yeux. On visite l’église, on se raconte nos vies, puis on redescend pique-niquer au village.

Le petit bois qui doit servir à de nombreux casse-croûte est dégueulasse, comme pas mal d’endroits ; dommage.

Retour vers Tbilissi avec des arrêts-tourisme.

Près d’une coulée d’eau pétrifiante –étonnant- Jean-Mi et moi achetons des bonnets en laine brute. L’effet est également pétrifiant, et je ne parle pas de l’odeur.

A un belvédère « soviétique » qui domine la vallée, j’achète un pot de miel en prévision des petits déjeuners du camp.

Les paysages sont tous magnifiques.

Encore une visite d’église, arrêt dans un restau immense au bord de la voie express -khinkalis savoureux- , puis direction la maison ; Didi Digomi pour Roro, Jean-Chris, Sophie, Damien et Céline, rue Abachidzé pour JMG, Dimiko et moi.

Yviko et Mzia sont rentrés chez eux. Ils nous y accueillent avec leur chien Bono qu’a pas l’air tout à fait d’accord, et un copain Hollandais qui garde ses chaussettes dans ses sandales.

 

Lundi 16 août.

Aujourd’hui papa à 87 ans. Pas mal.

Petit déjeuner, bagages, le minibus doit passer nous prendre à 9h00.

Décidément le pays change. A 8h55, Lexo, le neveu de Zaza nous attend sur le trottoir. A 9h00 le bus est là. A 9h05 on est parti.

Après ça redevient normal. On doit récupérer Guigui, Besso et Hirakli (deux hydrogéologues si j’ai bien compris) et ils se font un peu attendre.

Mais on y arrive.

Vers 10h00 on est au pied de l’immeuble de la famille Burnadze.

Tout le monde est là. Mamouka arrive également. Embrassades.

On réussi à tout caser dans le minibus ainsi que dans et sur le 4 x 4 de Mamouka.

C’est parti.

Route sans surprises, trois voitures sur deux files, normal.

Arrêt restau, arrêt chaussures à Koutaisi pour Sophie, arrêt farine (50 kg) au bord de la route.

La route devient de moins en moins large, puis c’est la piste jusqu’à Gordi.

On est accueilli chez Gourami, et il y a là également Vakho. Mamouka doit repartir à Tbilissi, alors on abrège le tri du matériel à 7h00 pour se mettre à table.

Beaucoup de vin (blanc) sur la table ; « ça tombe bien y’a pas d’eau ». Ragout délicieux (j’en prends et j’en reprends).

Toasts, re-toasts.

Il n’est pas très tard mais petit à petit tout le monde va se coucher. Restent Jean-Mi, Damien, Dimitri, Lacha, Gourami et un copain de Lacha. Le vin blanc coule à flots.

Le concours ne tourne pas à l’avantage de Dimitri. Terrible.

 

Mardi 17 août.

Le réveil est difficile pour certains, particulièrement pour Dim qui d’ailleurs ne se réveillera pas de la journée.

Examen des photos aériennes avec Miriani.

On réussit à remplir laborieusement un bidon de vingt litres d’eau.  La question de l’eau sera déterminante pour l’emplacement du camp.

Le camion passe nous charger à 10h00

Montée vers le poljé de la rivière Turtchu. Piste défoncée, col à 1000 m (environ), descente vers « le monde perdu ».

Le conducteur du camion joue à Daktari en poursuivant les troupeaux de vaches à travers la savane. John Wayne est avec nous, il ne peut rien nous arriver de fâcheux.

On s’arrête près d’un premier lieu de camp possible. La source est à une centaine de mètres et on y remplit un autre bidon. L’eau sort d’un petit boyau au pied d’un talus et un aménagement sommaire permet de la récupérer facilement avec un gobelet obligeamment laissé à la disposition des assoiffés. Ca coule modérément, mais surtout elle est un peu trouble (euphémisme…).

On poursuit notre chemin jusqu’à un gué sur la rivière où on pourrait également s’établir. Il y a de l’ombre, mais pour l’eau il faudrait revenir la chercher à la source déjà visitée 500 m avant. Pas très pratique. Le conducteur accepte de passer le gué pour nous pousser un peu plus loin, là ou Miriani nous a indiqué une autre source, mais sans pouvoir nous assurer qu’elle coule en ce moment.

On fait donc 300-400 m de plus en s’élevant légèrement et on s’arrête dans un vallon herbeux plutôt sympa. Il y a effectivement une source sous les arbres, mais le débit est vraiment rachitique. En revanche l’eau est bien fraiche et claire, bien plus sympa que celle du bas.

Mais on reste loin de la zone que l’on doit prospecter, ça serait bien de continuer à monter jusqu’au col pour y installer le camp, les marches d’approche seraient réduites d’autant. Il suffirait de s’organiser pour redescendre ici chercher l’eau.

Ouaih, bof.

Après un vote, on décide à treize voix contre une d’installer le camp là, ce qui est fait en un tourbillon frénétique après cette journée de transition, de récupération pour certain.

On décide qu’il devra toujours rester deux personnes au camp pour assurer l’intendance et éloigner les vaches et les chevaux qui ne manquerons pas sans ça de venir brouter au milieu des tentes. Les vaches géorgiennes sont friandes de sardines.

On essaiera de se tenir à des horaires fixes pour les repas communs du matin et du soir. 08h30 le matin, 20h00 le soir. Ca rigole pas. Mais ça s’avérera efficace et agréable.

La vaisselle sera assurée par l’équipe d’intendance, ce qui est plus économe en eau, à l’exception des gobelets : chacun aura le sien et le lavera, ou pas. Et pour pas se mélanger les pinceaux et limiter la propagation des gastros, chacun récupère un gobelet numéroté. JMG endosse le costume de 007, Roro troque son descendeur pour un huit, moi je suis refait à neuf, et Jean-Christophe logiquement sera n°1.

Souvent, au cours du séjour retentira ce cri de désespoir : « je ne suis pas un numéro ! »

Les lieux d’aisance seront individuels –quel luxe- et plutôt à l’extrémité du vallon, en amont.

Je m’occuperai de gérer et traiter l’eau de la boisson, ainsi que de mesurer le débit de la source.

Ce soir là il se met à  pleuvoir, mais on s’en fout, tout est installé et on a l’abri de la grande bâche.

 

Mercredi 18 août.

Beau temps toute la journée.

Sophie et Jean-Christophe restent au camp.

Damien, Céline, Besso, Hirakli et Lisa partent prospecter et repérer le cours de la rivière Turtchu.

Roger, JMG, Dimitri, Lacha, Guigui, Lexo et moi montons sur le massif pour retrouver les trous repérés en 2009.

Pas facile.

On y arrive après pas mal d’errements, nos amis les GPS ayant du mal à retrouver leur chemin dans ce relief très tourmenté abrité par d’énormes hêtres.

On repère un nouveau petit trou près du chemin et on commence l’équipement du P100 (enfin, du supposé P100).

Retour au camp vers 19h00 pour les deux équipes.

Damien, Céline et Roger ont acheté des bottes au marché à Tbilissi. Vertes à rayures pour Roro, roses à grosses fleurs pour Céline. C’est du dernier chic. Celles de Damien, bizarrement, j’m’en souviens pas.

 

Jeudi 19 août.

Départ à 7h00 pour aller récupérer 45 pains qui ont été déposés chez un berger (un  vacher plutôt) à l’entrée de la vallée. Roro, Lacha, JC et moi.

Le berger nous dit –enfin on comprend ça- qu’il y a beaucoup de loups. Au retour, on passe voir la résurgence dite « l’étang sans fond ».

Retour à temps pour le petit déjeuner.

Dans la journée

Sophie, Jc, Roro, Dimiko, JMG et Lacha remontent équiper les deux trous déjà repérés en 2009 et retrouvés hier (P100 et P50 estimés). Les deux sont vus jusqu’au fond, et ne font pas plus que les -100 et -50 envisagés. Restent à faire les topos.

Céline, Damien, Hirakli, Besso, Lexo et Guigui redescendent repérer le poljé. Toute la partie amont de la rivière principale est reconnue ainsi que les affluents ; les résurgences sont pointées. Mesure des débits, sondage de « l’étang sans fond ». C’est Guigui qui s’y colle, et il a presque pied…

Lisa et mois sommes restés au camp.

On modifie la bâche qui abrite le coin commun et dont on pense qu’elle ne résistera pas à un orage ou à une pluie soutenue.

Je terrasse des marches pour faciliter l’accès à la source.

On installe la douche solaire, sur un lit de fougères. Calme, luxe et volupté.

Petite averse en début d’après-midi.

Tout le monde est de retour à 19h00.

 

Vendredi 20 août.

00h00. Les géorgiens fêtent bruyamment l’anniversaire de Lisa. Ils avaient patiemment attendu leur heure en fumant près du feu...

8h30, petit déjeuner pour tout le monde. Bon anniversaire Lisa.

Aujourd’hui.

Au camp : Lisa, Besso, Hirakli, Lexo, Roger.

Roro passe sa journée accroché aux branches pour une séance d’initiation.

En haut: JC, Sophie, Lacha, et Guigui vont dans le P50 (A009 repérage 2009) faire la topo. Pendant ce temps Céline, Damien et Jean-Michel descendent le P100.

Dimitri et moi prospectons autour.

On retrouve un trou 2009 (A012) et on en repère un d’aspect sympa (S008).

Ensuite on échange. JMG et Guigui rentrent au camp, Sophie, Jean-Christophe et Lacha font le P100. Dima et moi descendons le P50, suivis par Céline et Damien.

Tout le monde ressort vers 18h00, à 19h30 on est au camp.

Lisa –dont c’est l’anniversaire si vous avez suivi- a préparé un ragoût et des pâtes, c’est la fête. En dessert champagne géorgien et ananas en boite du même métal.

 

Samedi 21 août.

Il a plu dans la nuit. C’est plus l’anniversaire de Lisa.

Jean-Christophe, Dimitri et moi allons dans le P100 faire la topo et tenter de forcer l’étroiture du fond. Dim et JC passent, descendent un autre petit puits et coincent dans de nouvelles étroitures. Déséquipement, sortie à 17h30, casse-croûte et retour au camp à 20h00.

Damien et Céline supervisés par Roro équipent le petit trou repéré le premier jour, genre -15, et sont suivis de Lexo.

Roro –encore lui- et Lisa vont dans le P50.

Sophie, Besso et Hirakli vont faire des mesures dans la rivière Turtchu.

Lacha, Guigui et Jean-Mi sont restés au camp et ont organisé une partie de chasse à la vache. Riz au corned-beef au dîner. Logique.

 

Dimanche 22 août.

Roro et n°1 partent faire une reconnaissance à l’ouest du camp et de la piste principale. Départ 10h00, retour 20h00, rien à manger, Roger est content.

Dim et moi descendons le S008, le trou sympa qu’on a eu du mal à retrouver, un modeste P15 très joli, mais irrémédiablement bouché. On le renumérote et on le marque G4. Le P50, le P100, et l’autre P15 sont également marqués G1, G2, G3.

On trouve un autre petit trou à côté du G4.

Sophie, JMG, Lisa, Hirakli et Besso font le G3.

Tout est déséquipé et on redescend le matos.

La source ne coule presque plus, alors bain à la rivière pour certains.

Autour du feu, préparation d’un bouillon d’onze heures à base de baies sauvages (la préférée des ours). Résultat demain.

Au camp, Lexo, Céline, Guigui et Damien.

Damien, malade, a dormi toute la journée.

Le soir, Lacha, Guigui et Lexo vont chercher le pain, et du lait s’ils en trouvent. Ils prennent le fusil.

Ils reviennent vers dix heures et nous apprennent que les bergers croient qu’on est à la recherche du tombeau de la reine Tamar…

 

Lundi 23 août.

Une équipe part reconnaître le chemin vers les résurgences de Toba et Onioré. Céline, Lacha et Jean-Mi, emmenés par n°1.

Un gros contingent reste au camp. Dimitri, Damien, Lexo, Guigui, Besso et Hirakli.

Sophie, Lisa, Roro et moi retournons voir les résurgences alimentant la rivière Turtchu.

La plus importante sort d’un porche obstrué par un éboulis, au pied d’une falaise, en forme de reculée. On y entre en descendant l’éboulis. On arrive sur un gros siphon, sans autre passage possible. Selon les locaux, à cette résurgence, la rivière projette des truites. Aujourd’hui l’eau est calme et les truites se planquent.

Un peu en aval, on remonte un affluent jusqu’à une cascade. Au dessus de celle-ci l’eau sort d’une petite galerie avec dix centimètres d’air au dessus. On terrasse un chenal et parvenons à faire baisser le niveau d’environ 25 cm.

Ca passe. On débouche dans une petite salle de 2,50 m de diamètre, l’eau arrive par une cascade d’environ quatre mètres et on n’a rien pour équiper. Faudra revenir.

Déjeuner sur l’herbe en faisant sécher le slip et les chaussettes. Sprotis et pain, gâteaux secs (eux au moins) en dessert.

On passe à une résurgence fossile vue par Céline et d’où sort un bon courant d’air. C’est prometteur, mais c’est un amoncellement de blocs pourris et en équilibre très-très instable, et c’est impénétrable.

Retour au camp en musardant vers 18h00.

Lacha et Jean-Mi arrivent vers 19h30, Jean-Christophe et Céline vers 20h00.

La source coule au compte-goutte. Nos amis hydrogéologues ont creusé un trou près de la rivière pour recueillir de l’eau. Avec un peu de chance il devraient pouvoir pêcher une vache.

A la fin du repas, Lacha sort une bouteille de tchatcha et porte un toast à la mémoire de deux camarades alpinistes morts un 23 août, l’un près de lui dans un éboulement, l’autre, qui avait réchappé du même accident, dans un accident de travail.

Quand la première bouteille est vide, il en sort une deuxième.

Céline, Damien et moi faisons la fermeture.

 

Mardi 24 août.

Saint-Barthélémy, un massacre.

Réveil très-très difficile, et je ne parle que pour moi, suivez mon regard.

L’équipe Dimitri, Lisa, Guigui, Lexo, Besso et Hirakli, toujours pilotée par n°1 retourne à la résurgence d’Onioré.

Roro, Lacha et moi allons faire l’escalade de la « grotte de la cascade ». Au passage, Miriani nous dit que son père nous fera voir un gouffre quand on sortira.

Baignade dans la vasque d’entrée. Roger fait l’escalade. Quatre goujons, environ cinq mètres. On le rejoint. L’eau arrive d’un méandre que l’on suit illico, mais on butte vite sur une voûte basse infranchissable.

Topo, puis sortie au soleil et casse croûte.

On redescend chez Miriani mais il n’est pas là. On patiente en compagnie de sa mère et de sa sœur, enfin je crois. Damien et Céline nous ont rejoint.

Il y a plein de jeunes chiots, c’est marrant, des vaches, des cochons, des chevaux. Un type fait du fromage. Je vais piquer un roupillon dans l’herbe.

Roger me réveille en me disant qu’il y a du fromage à manger et qu’il est très bon. C’est vrai.

Miriani, son père et deux autres mecs arrivent en camion, revenant de faire du bois. Re-fromage et maïs bouilli.

Le père nous emmène voir ce petit gouffre au dessus de sa cabane. Huit mètres de profondeur, à peu près, et pas grand-chose à voir. Je ne descends pas.

Sur le chemin du retour, des forestiers qui terminent leur collation au bord de la rivière nous invitent. Fromage, vin blanc, toasts. Normal.

Retour au camp à 20h00.

Sophie et Jean-Mi, restés au camp, préparent la soupe.

Vers 21h00 l’équipe d’Onioré revient. C’est la première fois que l’heure du dîner est passée.

Soirée calme.

 

Mercredi 25 août. 

Retour à Onioré. Damien, Céline, Roger, Jean-Mi, Dimitri, Sophie, Jean-Christophe et moi allons à la résurgence d’Onioré. Chemin difficile vers la fin mais ça vaut le coup. Arrivée au pied d’une cascade après la traversée d’une forêt de buis fantômatique.

Remontée acrobatique en haut de la cascade jusqu’au porche (10m x 10m) d’où sort la rivière, pique-nique, et c’est parti. Il y a un peu de débit et c’est assourdissant. Le sol est très glissant, mais il y a très peu de pente, c’est très large, peu profond et la progression est facile. On arrive au pied d’une cascade équipée hier par Dimiko et n°1 : vire, escalade de 15 mètres, en haut ça continue.

Jean-Christophe et moi faisons la topo en fermant la marche.

Quand on rejoint le gros de la troupe (mais non Roro, te vexe pas), ils attendent au bord d’une vasque plus profonde que les autres. Faut se baigner.

Même pas mal, ça passe à peine le nombril. Mais Céline et Damien font demi-tour, Jean-Mi est ressorti depuis longtemps.

Un peu plus loin, là il faut carrément nager, et seuls Lacha, Dimitri et jean-Christophe y vont.

Nous, on retrouve vite le soleil.

Il avait été envisagé de redescendre la cascade extérieure en rappel, mais il faut attendre la corde qui équipe la cascade intérieure, on ne connait pas l’état des équipements, et il est déjà cinq heures.

Alors tout le monde part, je reste avec Sophie pour attendre les trois baigneurs. Ils sortent à six heures moins le quart et décident de ne pas tenter le rappel. La prochaine fois.

Je descends rejoindre les autres et on part direction le camp. Il nous faut deux heures pour le regagner et c’est raide.

J’ai oublié ma frontale et des bricoles. Merde.

Au camp, où tous les autres étaient restés à glander, Mamouka est arrivé accompagné de sa fille, la petite Sophie, et de Vakho, l’ami de Lisa. Il a aussi apporté des patates, et de la viande pour faire des brochettes.

On arrive vers 20h15, les autres sont là à 21h00.

Ce soir on fait bombance. Brochettes, patates, pâtes et bonbonne de vin rouge.

Toasts, toasts et retoasts.

Je vais me coucher vers 1h00.

 

Jeudi 26 août.

Réveil tardif pour tout le monde.

On fini de laver le matos, on trie, on range.

Lisa et Vakho repartent se baigner à Onioré.

On glandouille au camp et c’est cool.

Après le repas, Jean-Christophe part se balader du côté des pertes de la rivière Turchu, Roger et moi nous embarquons pour un tour du Poljé, par les pistes sur les hauteurs. La pluie arrive vers quatre heures. Empreintes d’ours, abri sous roche avec une petite source et un abreuvoir, cabanes de berger perdues dans les clairières. On va voir la plupart des dolines à proximité du chemin, mais on ne repère rien d’intéressant. La fin du parcours est longue, mais le GPS nous guide vers la sortie.

Retour au camp à 19h00, trempés et cassés.

Lisa a retrouvé ma frontale et me l’a rapportée. Merci Lisa.

Il pleut toute la soirée, et une partie de la nuit, mais la bâche-réfectoire tient le coup.

Ca tombe bien car ce soir est organisé un symposium sur l’organisation du club de spéléo géorgien, les projets, etc…Toasts.

Au lit vers 11h00 pour moi.

 

Vendredi 27 août.

Le camp est vite plié. Seule trace, un des poteaux du réfectoire. Peut-être va-t-il prendre racine.

Le camion est là à neuf heures, on charge tout, et c’est reparti pour une nouvelle chevauchée fantastique.

Halte à Gordi le temps d’attendre le minibus qui nous ramènera à Tbilissi.

On fait un peu de tourisme en cours de route, visite du monastère de Guélati, puis arrêt buffet dans un petit (tout petit) Disneyland.

Retour à la capitale, quartier de Didi Digomi. On décharge tout le bordel. Chacun part de son côté. Snif.

Le bus nous dépose, Céline, Damien, Dimitri et moi chez Mzia et Yviko. Ils sont à leur datcha, on est chez eux chez nous.

 

Samedi 28 août.

Journée tourisme à Tbilissi.

Il refait chaud, on s’affole pas.

Je me fais escroquer en achetant des jetons de métro, j’avais oublié le prix et j’ai pas réagi quand la gorgone du guichet m’a fait payer 1,10 Laris par personne (50 centimes d’euro), au lieu de 40 Tétris. Tant pis pour moi.  

C’est un jour férié et tous les musées sont fermés, alors on flâne le nez au vent. Les gardiens du centre culturel Alexandre Dumas ne résistent toutefois pas à la force de persuasion de Lisa et nous laissent entrer pour une visite privée.

Le soir, dernier banquet géorgien dans un restau tout neuf comme il en a poussé des dizaines. Des troncs d’arbres sont plantés à l’horizontale dans la façade, l’hôtel d’à côté est en forme de paquebot et s’appelle je crois Titanic. Surprenant. Une noce fait un bordel du diable au sous-sol mais le repas est très bon, comme toujours.

Des Géorgiens, seuls Guigui, Mamouka et Yviko ont pu être là. Guigui nous quitte avant la fin du repas. On le reverra dans la nuit au volant de son 4 x 4, partant à la chasse dans je ne sais quelle contrée.

Mamouka nous ramène à l’appartement récupérer nos affaires, puis nous conduit à l’aéroport.

On part en couples par des vols différents, Céline et Damien par Prague direction Lyon, Sophie et Jean-Christophe également par Prague mais pour Paris, Dimitri et moi pour Paris via Kiev. Seul ce pauvre Roger doit laisser son Jean-Mi qui ne veut rentrer que mardi, et s’envole pour Toulouse en passant par Munich.

Je rapporte un chapeau ridicule et un samovar en laiton.

Et le souvenir d’un séjour modeste sur le plan des découvertes souterraines -quoique passionnant du point de vue hydrologique (enfin pour ce que je peux en comprendre)- mais sans galères, bidonnant, ensoleillé et riche de rencontres et d’amitié.

 

On a perdu Patara Oulbacha.

 

Alain

 

PJ : Mesure du débit à la source du camp - Géorgie 2010. Voir le PDF.

 

Transcription des notes prises (presque) au jour le jour entre le 12 et le 29 août 2010.